Notre vignoble

Comprendre et sublimer l'expression du terroir

Notre vignoble est ancré depuis 1895 au cœur de la Champagne méridionale, à Courteron, dans la Côte des Bar, au sud de l’Aube, là où se rejoignent les premiers affluents de la Seine. Exposées au Sud/Sud-Ouest, nos vignes sont situées sur les coteaux des vallées modelées par ces anciennes rivières.

Elles totalisent 15 hectares, dont 85 % sont plantés en Pinot Noir, 10 % en Chardonnay, le reste en Pinot Blanc (un cépage historique en Champagne), en Pinot Gris (replanté en 2010) et en Pinot Meunier. Nos plus vieilles vignes ont été plantées en 1970, et nous replantons tous les ans de nouveaux ceps, pour maintenir la qualité et la dynamique des vignes.

Nos parcelles portent des noms souvent très particuliers(5), issus d’une tradition de micro-toponymie locale, donnant aux terrains un nom en rapport avec leur orientation, la profondeur de leurs sols ou leur attractivité pour les oiseaux !

- 5 - Des noms particuliers Val Prune,

Chant d’oiseau,
Val Vérot,
Charme de Fin,
Replat Champraux,
...

« Pour la vigne, le sous-sol est beaucoup
plus important que le sol lui-même. »

Notre terroir à l’extrême Sud de la Champagne, bénéficie d’une géologie très particulière, formée au kimméridgien, à l’époque du Jurassique supérieur. Les sous-sols sont essentiellement constitués de calcaire marneux, ou argilo-calcaires, excellents terrains à vigne, dont les pentes se drainent naturellement.

Pour la vigne, le sous-sol est beaucoup plus important que le sol lui-même, il exerce une influence directe sur les vins. Une coupe de terroir, visible dans le hall d’accueil de notre entreprise, met en évidence le rôle des racines : grâce à un travail des sols de plus de 30 ans en biodynamie, elles pénètrent les différentes strates géologiques jusqu’à plusieurs mètres de profondeur, jusqu’à la roche-mère. Elles puisent au passage leur alimentation en micro-organismes vivants, que révèlent les analyses de sols effectués par le laboratoire L.A.M.S des ingénieurs agronomes Claude et Lydia Bourguignon (https://lams-21.com/).

MNHN J03330 - Holotupe
« Aulacostephanus pusillus »
ZIEGLER, 1962

(Spécimen fossile trouvé dans l’aube, Kimméridgien)

10 mm

Le vignoble de Champagne est le plus septentrional des vignobles français, et cette position géographique soumet les vignes à des climats particuliers. Notre domaine, proche du plateau de Langres, avait traditionnellement un climat semi-continental, avec des hivers froids, des étés chauds, une pluviométrie modérée. On observe ces dernières années, les effets du changement climatique avec entre autres, la date de plus en plus précoce des vendanges.

Comprendre et intégrer tous ces éléments géologiques, climatiques, voire historiques, enrichissent notre observation des rythmes de la nature et l’attention que nous pouvons porter à l’expression des plantes et des fruits de notre terroir.

Le travail du vignoble

Le respect de l'harmonie naturelle

Notre domaine constitue un organisme vivant et nous le travaillons depuis plus de 30 ans dans le respect de son biotope, en tenant compte des rythmes de la nature et des influences des forces terrestres et cosmiques. De l’extérieur, cette démarche peut paraître contraignante et ésotérique. C’est, en fait, un cercle vertueux : elle satisfait notre vision du métier de vigneron, comme accompagnateur de la nature, et elle contribue à l'épanouissement de nos vignes et à celui de nos champagnes, labellisés Agriculture Biologique ™ et Biodynamique.

« Tenir compte des rythmes de la nature
et des influences des forces
terrestres et cosmiques. »

Les travaux de viticulture concernent à la fois les sols et la plante. Le travail du sol est réalisé par des labours et des griffages, en complément des applications des préparats biodynamiques.

Le travail sur la vigne suit les rythmes lunaires et planétaires, avec leurs effets sur le développement des racines, de la feuille, de la fleur, du fruit selon les jours du calendrier lunaire. Les travaux d’épamprage, d’effeuillage ou d’ébourgeonnage, par exemple, sont réalisés idéalement en Lune montante, favorisant la montée de la sève. En Lune descendante, à l'automne lunaire, c’est le moment propice pour la taille.

Nous nous attachons à développer la biodiversité dans notre vignoble, qui est une monoculture. Le travail du sol est avec le désherbage mécanique, essentiellement le griffage pour permettre à l’eau, aux forces de chaleur et de lumière de le pénétrer. Nous réfléchissons à disposer dans nos vignes des couverts végétaux permanents, constituant une protection naturelle du sol et une réserve naturelle d’engrais verts. Par exemple avec des légumineuses, qui fixent l’azote de l’air en le restituant dans le sol, favorisant également la mycorhize (symbiose entre le sol et la racine). Ce couvert végétal est aussi un habitat complémentaire pour la faune microbienne et les petits insectes, très utiles à l'enrichissement des sols.

« S’inspirer de l’esprit symbiotique de la forêt,
développer les interactions racinaires
entre les végétaux. »

Nous nous intéressons à l’agroforesterie, dans le cadre d’un groupe de travail dédié, afin de minimiser l’impact de la monoculture, qui appauvrit les sols. Nous inspirant de l’esprit symbiotique de la forêt, nous projetons de réintroduire arbres et arbustes sur nos parcelles, afin de développer les interactions racinaires entre les végétaux(6). Ou encore de renforcer la biodiversité en intégrant des haies de groseilliers et de cassis.

- 6 - Interactions racinaires entre végétaux

Les arbres sont constitués à 99 % d’éléments qu’ils prennent dans l’air. Par leurs puissantes racines, les arbres délitent la roche mère pour y puiser des minéraux auxquels nos cultures n’ont pas accès. Les arbres sont ainsi de véritables créateurs de sol, ils créent la vie et attirent la vie autour d’eux.

Les racines et la vie en sous-sol

Sous la terre, la vie en action

Le sol de nos terroirs est d’une incroyable richesse de vie, un organisme vivant, pouvant contenir jusqu’à 1 milliard de micro-organismes par gramme. Un microcosme, reflet du macrocosme, où des champignons, des bactéries, des insectes, des vers de terre, parmi d’autres, constituent une chaîne de vie interdépendante. C’est dans ce « diaphragme » que s’insinuent et s’ancrent les racines des plantes. Les racines de nos ceps puisent profondément dans ce sol les minéraux et les nutriments qui vont nourrir la vigne, en lui donnant une part de cette personnalité unique du terroir, dont les strates de minéraux et de végétaux se sont accumulées durant des millénaires.